mardi 21 décembre 2010

TOP 2010

A SERIOUS MAN
KABOOM
TAMARA DREW
AMER
FIN DE CONCESSION
THE HUMAN CENTIPEDE
CHATROOM
THE SOCIAL NETWORK
I LOVE YOU PHILIP MORRIS
A SINGLE MAN
TOY STORY 3
RUBBER
LE NOM DES GENS
SCOTT PILGRIM vs THE WORLD
FAITES LE MUR
KICK ASS
SIMON WERNER A DISPARU
DANS SES YEUX
BAD LIEUTENANT

dimanche 5 décembre 2010

Harry Brown


Attention, film coup de poing. Surfant sur la vague sécuritaire qui envahit l’Europe depuis plusieurs années, « Harry Brown » reprend un sous-genre qui a fait florès dans les années 70 grâce à Charles Bronson et sa saga « Death Wish » : le vigilante. Sorte de « Gran Torino » made in UK, le film, poisseux à souhait, dépeint une Angleterre laissée aux mains de petites frappes sans foi ni lois. Harry, ancien marine à la retraite va voir son existence transformée le jour où son meilleur ami se fait assassiner. Après Clint Eastwood l’an passé, Michael Caine se révèle époustouflant en papi flingueur solitaire et déterminé. Bouleversant du premier au dernier plan, le comédien ne cesse, à 77 ans, de nous impressionner. Rien que pour ça, on se doit d’y aller.

SOMEWHERE


Sofia Coppola fait partie de ces cinéastes qui n’ont d’autres préoccupations que de s’adresser à une audience déjà conquise. Modasses, musiciens et autres branchés se ruent invariablement sur ses films, tous identiques, et dont l’unique originalité réside dans le déplacement géographique de leur (non) action. « Somewhere » n’échappe pas à la règle même si il est à ce jour son film le plus aboutit. Utilisant une fois de plus la contemplation et l’introspection, la réalisatrice livre une partie de sa propre enfance par le biais de la relation qui unit ses deux protagonistes. Règlement de comptes sur fond de gentille décadence, « Somewhere » décrit la vacuité de la vie d’un acteur désabusé et son rapport adolescent à sa fille en pleine éclosion. Rappelant par moments la série « Californication », l’humour en moins, le film oscille entre chronique oisive et tranches de vies jet set pour un résultat en dents de scie. Mais voilà, refusant le spectatculaire à tout prix, Coppola touche parfois à l’ennui. Reste une direction artistique irréprochable qui va, à coup sûr, faire les beaux jours des pages modes des prochains numéros du Vogue Français.

samedi 4 décembre 2010

Je suis un no man’s land


Il est amusant de constater à quel point en France l’appareil critique abreuve le cinéma de piètre metteurs en scènes. Thierry Jousse , ancien rédacteur en chef des Cahiers qui n’a jamais eu sa langue dans sa poche (on lui doit notamment la polémique inepte autour du sublime film «Les Patriotes » d’Éric Rochant), n’échappe pas à la règle. Son deuxième forfait, qui navigue à vue entre «Un jour sans fin», «Being John Malkovitch» et «La soupe aux choux», tente de nous faire pénétrer dans la peau de Philippe Katerine, rock star grand-guignolesque qui, à la suite d’un quiproquo (Judith Chemla, merveilleuse en fan hystérique), se retrouve incapable de quitter son village natal. Fantaisie douce-amère qui louche souvent sur le travail des frères Larrieu, le film se laisse regarder sans pour autant jamais captiver. Un essai qui se veut singulier mais qui malheureusement ne décolle jamais.

vendredi 5 novembre 2010

Exit through the gift shop


Ne vous y fiez pas,"Faites le mur" n’est pas un documentaire de plus sur le Street Art mais bel et bien un des essai les plus aboutis sur l’imposture dans le monde de l’art contemporain. Véritable charge caustique contre son propre milieu, le film de Bansky tire le portrait d’un business dans lequel la communication et le marketing ont désormais remplacé le talent. Mettant en scène un looser français exilé à L.A, Faites le mur montre comment, avec un peu de bagout et de bonnes connexions, un arriviste réussit à se tailler une réputation battit sur du vent pour finir par s’imposer comme le Wharol du graffiti. Avec ce mockumentary aussi drôle que glaçant, Bansky met les points sur les I avec tous les suckaz d’aujourd’hui. Respect.

Scott Pilgrim VS the world


Après la parodie zombiesque (Shaun of the dead) et le buddy movie revisité (Hot Fuzz), Edgar Wright revient avec Scott Pilgrim VS the world, adaptation du roman (très) graphique du même nom. Relecture personnelle et très geek de la culture des 90’s, ce teen movie 2.0 nous plonge dans l’univers de Scott, bassiste omnubilé par les jeux vidéos qui, pour reconquérir le cœur de sa belle, va devoir affronter un à un ses sept ex diaboliques. Pop corn movie hilarant et comédie romantique assumée, Pilgrim réjouit autant par son style coup de poing que par sa tendresse absolue. Un film généreux, frais et populaire comme il ne s’en fait malheureusement plus assez.

we are four lions


On le sait, le studio Warp (division ciné du mythique label anglais) adore la controverse. Déjà responsable de l’imagerie déviante d’Aphex Twin, il propose aujourd’hui un film prétendument sulfureux en suivant le destin tragicomique d’un petit groupe d’apprentis terroristes pakistanais. Évidemment traité sur le mode de la dérision, le film dépeint ces djihadistes amateurs prêt à tout pour perpétrer l’Intifada qui les fera exploser. Peu importe la cible pourvu qu’ils aient l’ivresse. Loin de la critique du fanatisme, c’est surtout de la perte des repères d’une jeunesse en manque d’idéaux qui est ici abordé. Une thématique passionnante pour un résultat malheureusement inégal qui, s’il réussit parfois à faire réfléchir, ne provoque jamais vraiment l’hilarité. Dommage.

RUBBER


Slasher expérimental néo-lynchien et mise en abîme surréaliste, Rubber suit les affres existentielles d’un pneu serial killer qui tombe amoureux d’une jolie brune sous le regard incrédule de spectateurs perdus dans le désert Californien. Avec son postulat de départ forcément déjanté, le film transcende les références habituelles de Quentin Dupieux qui prouve, après Steak, l’ampleur de son talent formel. Déjà habitué à donner vie à toutes sortes d’objets inanimés (la marionnette Flat Eric, Eric & Ramzy…), Dupieux enfonce le clou sans jamais crever puisqu’il réussit à faire de Robert, son héros caoutchouteux, l’un des meilleurs acteurs de l’année. Et même si ce road movie foutraque risque d’en dérouter certains, il place instantanément son auteur dans le top ten des cinéastes de demain.

jeudi 21 octobre 2010

L'oiseau Bleu

Découvert grâce à Edouard Baer, l'Oiseau Bleu vole désormais de ses propres ailes puisqu’il sera seul sur la scène du café de la danse les 4, 5 et 6 novembre avec un nouveau spectacle à hurler de rire. La pièce sera également disponible en CD accompagné de sa suite en version B.D (le 8 novembre chez Tôt ou Tard). À ne rater sous aucun prétexte !

mardi 5 octobre 2010

Buried


Film dispositif comme le fût en son temps La Corde d’Alfred Hitchcock, Buried impressionne par son parti pris radical. Imaginez plutôt : 1h35 en totale immersion dans un cercueil avec pour seul compagnon une victime séquestrée en terre irakienne et un téléphone portable à moitié chargé ! Le pari était plutôt risqué mais avec un scénario au cordeau et grâce à sa mise en scène inspirée, l’Espagnol Rodrigo Cortès relève le défi haut la main pour son premier film hollywoodien. Autre élément primordial de cette réussite, la partition magistrale de Ryan Reynolds, paranoïaque et claustrophobe à souhait, qui réussit à nous faire suffoquer jusqu’à la dernière seconde. À voir, sans hésiter.

lundi 4 octobre 2010

depeche mode-wrong


Depeche Mode - Wrong clip
envoyé par fandepechemode83. - L'actualité du moment en vidéo.
cela arrive parfois, de passer à côté d'un chef d'oeuvre absolu. Voilà, c'est réparé.

belle épine


Récit initiatique en parti autobiographique, Belle Épine, souffre des mêmes défauts que la plupart des travaux estampillés Fémis. Pensés comme précieux et intimistes, ils apparaissent finalement si chichiteux et autocentrés que leurs propos finissent forcément par lasser. Prenant racine au début des années 80, le film suit l’errance de Prudence, adolescente endeuillée qui cherche un sens à sa vie dans des motifs contestataires ressassés : Vitesse, sexe et risque au son des courses sauvages d’une bande de motards qui zone le soir à Rungis. Drame juvénile éculé, Belle Épine n’a malheureusement pas la fougue que nécessitait son sujet. Et ça, même le physique avantageux de Léa Seydoux ne parvient pas à nous le faire oublier.

dimanche 5 septembre 2010

les chats persans


Si la culture rock a toujours été le catalyseur d’une jeunesse contestataire, « les chats persans » en est son illustration parfaite au cinéma. Film choc et prophétique du festival de Cannes 2009, le long-métrage du réalisateur Iranien Bahman Ghobadi est non seulement une ode à la liberté d’expression dans un pays ou la répression d’un régime totalitaire fait rage mais également et surtout une déclaration d’amour à la pop music. Filmé à Téhéran en 17 jours dans une clandestinité totale, le film oscille entre documentaire et fiction. Bahman Ghobadi transpose l’énergie du rock en filmant caméra au poing ces jeunes groupes qui tentent d’échapper à la censure et réussit ainsi à mettre en lumière cette scène rock bouillonnante jusqu’alors invisible. Emballé par la détermination et l’engagement absolu des musiciens, le cinéaste co-écrit très vite le film avec sa compagne Roxana Saberi (journaliste emprisonnée et torturé durant le tournage) et c’est pour elle qu’il prend le risque de le réaliser. Prologue prémonitoire au printemps iranien, le film dresse un constat sans appel sur ce pays au bord de l’implosion. Premier film underground de l’histoire du cinéma Perse, la découverte de ses « chats persans » est définitivement aussi urgente qu’indispensable.

mercredi 1 septembre 2010

VENGANZA


Polar sombre et torride, Venganza de l’espagnol Augustin Diaz Yanes revisite les codes du film noir en y insufflant un sous texte féministe à l’image de son casting. La bonne surprise de la rentrée.
Avec son quatuor d’actrices chics et choc (Ariadna Gil, Victoria Abril, Elena Anaya, Pilar Lopez), Venganza féminise le polar sans pour autant négliger la dose d’action propre au genre. Jouant sur l’ambivalence de ses personnages plus que sur leur beauté fatale, le film dépeint la plongée chaotique de quatre anciennes prostituées dans l’univers ultra violent de la mafia sud Américaine. Véritable Revenge movie, le polar nous entraîne au Mexique sur les traces de ces apprenties braqueuses prêtes à tout pour venger la soeur de l’une d’entre-elle. Engagé et politiquement incorrect, le film à la violence très graphique dénonce autant le machisme des gangs que la loi du talion sans jamais tomber dans les clichés. Grâce à son intrigue haletante et son atmosphère noire forcément sans issue, cette histoire de rédemption qui n’est pas sans rappeler les premiers films du tandem Scorsese/Schrader, impressionne autant par sa maîtrise narrative que visuelle. Un film parfois éprouvant mais tellement habité par son auteur (ancien assistant d’Almodovar) qu’on attend vivement le suivant.

lundi 17 mai 2010

mardi 27 avril 2010

Eli Roth à Coachella

Eli Roth qui tente une branchisation à Coachella, c'est juste à hurler de rire...Ah le bon goût ricain...


lundi 26 avril 2010

MIA VS GAVRAS

En attendant "Seigneur" le premier film de Romain Gavras, un avant goût avec son nouveau clip sous influences Punishment Park...

M.I.A - BORN FREE VIDEO OFFICIAL (real and explicit version)
envoyé par elnino. - Regardez plus de clips, en HD !

mardi 20 avril 2010

Rubber

Enfin les premières images de Rubber, le nouveau film de Quentin "Mr.Oizo" Dupieux. Surréaliste et absurde comme à son habitude, il nous narre pendant une heure et demi les aventures d'un pneu aux pouvoirs surprenant à en croire le teaser. Une sorte de Scanners revisité par Chris Cunningham? On espère... On a hâte de le découvrir en séance spéciale à la semaine de la critique.

RUBBER TEASER 1 ! from oizo mr on Vimeo.

dimanche 4 avril 2010

Joel Seria Alive


Je suis très fier de vous annoncer que le sujet que je viens de réaliser sur Joel Seria sera diffusé dans le cadre de l'émission tracks sur Arte le 13 mai prochain, alors même que la grrrrande famille du cinéma sera en train de se gaver de petits fours et de champagnes en tous genres en direct de la croisette. Lors de l'interview fleuve que j'ai pu réaliser, Joel a retrouvé dans ses archives de nombreux documents inestimables comme ces projets d'affiches pour son premier film, qui créa le buzz à la quinzaine des réalisateurs il y a presque quarante ans avant d'être censuré en France pendant 9 mois ! Enjoy.

mercredi 3 mars 2010

Enter The Void générique!!


Après un teaser alléchant et comtemplatif qui marquait irrémédiablement la griffe de Noé (déjà posté ici il y a plus d'un an), voici le générique d'Enter the void qui sortira en France le 05 mai prochain. Comme à chaque fois chez le cinéaste, un générique en accord total avec son sujet, hypnotique, extatique et fiévreux. La promesse d'un nouveau chef d'oeuvre?

mardi 2 mars 2010

Mumu de Joël Seria



Parce qu’il a apporté un changement radical dans la comédie en France en s’attaquant tout en finesse à la bêtise dans tous ses états, Joël Séria est à l’opposé de l’image grivoise dans laquelle on l’a trop rapidement enfermé. Véritable sociologue de la France des trentes glorieuses, il a révolutionné le genre en instillant dans chacun de ses films un sous texte politique et social subtil et révélateur, largement aussi pertinent qu’un Blier à la même époque. Mélancolique et désabusé, son cinéma réussit à faire craquer le simple vernie de la comédie pour révéler un réel malaise que l’on pourrait rapprocher, dans ses thématiques, du travail littéraire de Michel Houellebecq. Seria est, depuis son premier film, un auteur en lutte contre les dogmes. Anticlérical dès son plus jeune âge, son éducation dans un pensionnat catholique fera naître en 1970 son premier chef d’œuvre « Mais ne nous délivrez pas du mal ». Rebelle et acerbe, il traite ensuite, et toujours l'air de rien, de cette France mysogine et patriarcale qui, engoncée dans ses traditions, empêche la liberté individuelle. En créant ce personnage truculent de beauf hyper sexué incarné à merveille par Jean Pierre Marielle, Seria stygmatise tous les travers d’un pays sur le déclin (les galettes de pont aven, Parcequ’il a apporté un changement radical dans la comédie en France en s’attaquant tout en finesse à la bêtise dans tous ses états, Joël Séria est à l’opposé de l’image grivoise dans laquelle on l’a trop rapidement enfermé. Véritable sociologue de la France des trentes glorieuses, il a révolutionné le genre en instillant dans chacun de ses films un sous texte politique et social subtil et révélateur, largement aussi pertinent qu’un Blier à la même époque. Mélancolique et désabusé, son cinéma réussit à faire craquer le simple vernie de la comédie pour révéler un réel malaise que l’on pourrait rapprocher, dans ses thématiques, du travail littéraire de Michel Houellebcq. Seria est, depuis son premier film, un auteur en lutte contre les dogmes. Anticlérical dès son plus jeune âge, son éducation dans un pensionnat catholique fera naître en 1970 son premier chef d’œuvre « Mais ne nous délivrez pas du mal ». Rebelle et acerbe, il traite ensuite, et toujours l'air de rien, de cette France mysogine et patriarcale qui, engoncée dans ses traditions, empêche la liberté individuelle. En créant ce personnage truculent de beauf hyper sexué incarné ) merveille par Jean Pierre Marielle, Seria stygmatise tous les travers d’un pays sur le déclin (les galettes de pont aven, Comme la lune). Jamais cynique et résolument progressiste (Charlie et ses deux nénettes, ode au triolisme autant que critique des phallocrates), il s’attaque aussi à plusieurs tabous de l’époque avec « Marie, poupée », film fétichiste et transgressif à souhait. Dialoguiste de génie, Seria a certainement écrit quelques une des répliques les plus drôles mais aussi les plus poétiques du cinéma français, légitimant un argot outré à mille lieux des tirades ampoulées d’un Audiard. Père spirituel pour toute une génération d’auteur, le réalisateur n’a cessé d’être pillé, et aujourd’hui encore la réussite des Bronzés lui doit beaucoup. Durant les années 70, Seria a livré une œuvre majeure aujourd’hui ancrée dans l’inconscient collectif mais toujours pas reconnue à sa juste valeur. Mumu, son dernier film, récit autobiographique sur l’enfance est une oeuvre touchante qui contient toutes les fêlures du futur cinéaste. Prenant place dans un pensionnat de province au sortir de la guerre, le film est pourtant à l’opposé absolu des Choristes ou du petit Nicolas. Parfait reflet de son auteur, ce récit, dur et émouvant, va, espérons le, remettre en perspective le travail d'un des grand talent du cinéma français.

enfin un remake qui donne envie

mercredi 3 février 2010

SUS qui peut

Skater, graphiste et illustrateur, Laguigui (célèbre pour tous ceux qui ont eu 15 ans en 89 et roulaient en Powell 7 plys), s'inscrit avec sa nouvelle vidéo dans la lignée contestataire et provo d'un Costes. Cette vidéo qui fait partie de l'installation performance "SUS qui peut" visible au Lieu Commun de Toulouse jusqu'au 13 Mars prochain, reprend et détourne le discours d'un clash ( technique fondatrice du rap et très présente dans la culture hip hop, aujourd'hui totalement dénaturé et ne servant plus qu'à créer un buzz aussi vain que débilisant, particulièrement dans le rap hexagonal) sur fond de drapeau français. Effet garanti pour un artiste à suivre.

vendredi 15 janvier 2010

AMER. Premier grand film de l'année et grand premier film tout court.


Giallo expérimental Belgo-français (c’est important!), Amer, premier long du couple Cattet & Forzani a tout du film sensationnel. Sensationnel au sens premier du terme, où la sensation est au une des clés narrative. Divisé en 3 actes temporellement distinct, la peur enfantine, le désir adolescent et le fantasme (sexuel et sado masochiste avant tout) de l’âge adulte, le film reprend les codes du cinéma transgressif italien des années 60 et 70 pour mieux les transcender. Le fétichisme et la sexualité étant logiquement au centre du récit, le métrage pourrait s’apparenter à une compilation érudite de toutes les séquences déviantes et barrées du cinéma susnommé. Le résultat est un objet unique, déchiré et distordu, d’une rare beauté. Bien que peu bavard (trois dialogues en tout et pour tout), le film cite à tout bout de champs: Noé, De Palma, Argento, Nakata, Anger, Bunuel, Pradal (et son magnifique premier film Marie baie des anges), Bava, Grandrieux, Bénazeraf … Amer est un film hommage qui a le bon goût de ne jamais sombrer dans le pastiche ou la redite. Bien sûr, comme dans tout premier film, les pêchés d’orgueil abondent : Le sur mixage permanent peut passablement agacer, tout comme la stigmatisation des symboles à outrance mais ces détails sont finalement si insignifiant à coté du plaisir que procure ce premier film. Plaisir de voir un film atypique naître, un film fait marginalement et qui ne fait justement que crier son amour à la marge, un film qui respire l’envie et la foi en un cinéma exigeant, du style et de la recherche. L'entreprise est suffisamment rare pour qu’on la souligne, trois fois. Alors merci pour cette preuve d’amour ultime, merci de nous faire croire encore à une alternative possible dans la production hexagonale et merci à François Cognard, héros de mon enfance starfixienne, et à son goût toujours certain.

jeudi 7 janvier 2010

La Horde: les bad-asses en folie


Fût un temps où le cinéma de genre signifiait réellement quelque chose. Subversif et engagé, sa mission secrète était avant tout de faire passer en contrebande des idées modernes et progressistes contre la pensée unique d'un establishment figé. Aujourd'hui, la donne a largement changé, puisque c'est exactement l'inverse, du moins en France, qui est en train de se produire. Avec La Horde, Benjamin Rocher et Yannick Dahan (qui n'a pourtant pas sa langue dans sa poche quand il parle du cinéma des autres, cf. opération frisson son émission crypto-geek sur la chaîne ciné cinéma) viennent d'en faire la triste preuve. Ne vous meprennez pas, Dieu et Satan réunis savent à quel point j'ai de l'estime pour les bisseux en général et ceux de Mad Movies en particulier; malgré leurs analyses parfois premier degré, leur côté potache a l'avantage de divertir, mais là, pondre à 8 mains un script qui tient sur un post-it, c'est incompréhensible. Des acteurs largués qui en font des caisses pour tenter d'être crédible en badasses burnés et qui n'ont d'ailleurs de burné que le maigre vocabulaire qui ponctue le scénar'( à l'instar du Mother Fucker chez QT, ce sont ici les mots couilles et fiiils de pûûûte qui font office de virgules), tout ici est raté. Que le B voir le Z soit une source d'inspiration du quatuor de scénariste, c'est plutôt bon signe mais que les 3/4 quarts des répliques soient des resucée des pires lignes de Nanarland.com, il y a des limites. Car si le scénario n'a, mais alors, absolument aucun intérêt (on a l'impression d'avoir vu le film mille fois, les intrigues secondaires sont insipides et quasi inexistantes, le tempo d'un rare ennui), la mise en scène et la D.A quant à elles, relativement maîtrisés malgré certains mate paintings d'une laideur crasse (le ciel mon dieu !), n'amènent strictement rien de neuf et ne decevra certainement pas ceux qui voient en Braquo une oeuvre originale et moderne(sic). Ni ôde au genre qu'elle exploite, ni relecture augmenté, cette horde n'est qu'un ersatz qui emprunte au genre son actuelle et unique vélléité mercantile. Pour preuve, l'utilisation (ici le mot est des plus justifié) du jeune renoi racailleu de banlieue, devenu aujourd'hui le mètre étalon du genre (Sheitan, à l'intérieur et plus récemment dans le nullissime Frontières (ah le genre en France!)) à l'instar du Nerd dans les teen movies de feu John Hugues, est ici utilisé non pas pour délivrer un quelconque constat social mais avant tout pour fidéliser un hypothétique coeur de cible gros consommateurs de pop corn et de bandes décérébrés. Tout le temps cadré en gros plans, les antihéros manichéens ( ici les blacks et les gitans sont les méchants; les blancs, les shérifs ripoux) ne sortent jamais de l'étau qui leur est imparti.
Alors ça et là, les maigres références apparaissent: Ici, un clin d'oeil appuyé à irréversible où les réals rendent à Prestia la monnaie de sa pièce; là un plot qui renvoie directement à l'incontournable Assault on precinct 13, mais rien de suffisant à faire oublier la vacuité du projet. Dés le départ, le casting faisait froid dans le dos. Prestia caution har'core (à prononcer comme dans le film) inévitable, Claude Perron décidemment de pire en pire, Eriq Ebouaney j'ai un regard qui tue et je vous le refourgue pendant 1h30 parceque je sais que ça marche et que je ressemble à Samuel L.Jackson est affligeant, jusqu'à Aurélien Recoing (faut en vouloir pour le faire jouer faux, ben non, voilà, c'est fait) pas de doute on est bien dans du sous (c'est dire!) Olivier Marchal. Un ratage qu'on aurait voulu ne jamais exister tant l'attente et l'espoir étaient grand. Quand je pense que des internautes ont payé de leurs poches pour financer une partie du projet, ça fait réver!

mercredi 6 janvier 2010

Coco Chanel & Igor Stravinsky


Des années 20, période de syncrétisme artistique par excellence, Kounen n'a retenu que la liaison entre Gabrielle Chanel et Igor Stravinsky qui dura le temps de la création du Sacre du Printemps. Faible postulat de départ pour un scénario à l'image de son héroïne, toujours plus mince. Car ce qui intéresse ici le réalisateur de 99 Francs, c'est la modernité d'une époque qu'il tente vainement de retranscrire à grands coups d'effets tape à l'oeil. Dés le générique, l'imagerie psychédélique qui plombait déjà largement ses deux derniers films crie dans le vide son besoin de reconnaissance. Plus loin, un flash-forward éllyptique sur fond de chants ethniques enfonce le clou. Jan Kounen se veux moderne mais n'a pourtant que les stigmates du copiste. À l'instar de l'époque qui voyait se marier René Clair et Man Ray ou Erik Satie, Kounen tente de faire le pont entre les différents arts via son goût hasardeux pour une représentation picturale obsolète et tente de prouver ainsi sa prétendue filiation. Raté.
Trop omnubilé par sa propre virtuosité, le réalisateur délaisse totalement ses comédiens; Mads Mikkelsen en roue libre, plus concentré sur son accent que sur la justesse de son jeu; Anna Mouglalis, éthérée et faussement grave, dont on sait maintenant que le plus grand rôle restera celui d’égérie de papier glacé. Aucune profondeur pour les personnages donc, tant et si bien qu'on ne comprend pas une seconde cette relation prétenduement passionnée qui est tout au plus réduite ici à un vague flirt d'été. Mais le plus grand défaut du film, et de loin, reste le scénario inexistant qui réussit à vous plonger dans un ennui permanent. L'année commence bien, c'est le premier grand ratage français. note: 3/10

dimanche 3 janvier 2010

VIVE 2010

C'est officiel, vu le temps perdu durant de nombreuses années à ne pas faire fructifier mon goût très sûr en matière de cinématographe et devant la médiocrité très souvent liée au conflit d'intérêt de la plupart des critiques dites officielles, je vais tenter de chroniquer chacun des films vu ou revu cette année ( ça risque de me prendre du temps, mais bon). C'est parti! Enjoy!
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best of 2009 dans le désordre et de mémoire

Avatar
Gran Torino
the mysterious case of Benjamin Button
the Wrestler
Watchmen
un prophète
the Box
Là Haut
From Hell
Jennifer's Body
Solomone Kane
the chaser
District 9

Musical top 2009

animal collective
the horrors
yussuf jerusalem
the xx
the big pink
wavves
arnaud fleurent didier
sun arraw
hecuba
koudlam
kill for total peace
breakbot
florence and the machine
black lips