vendredi 5 novembre 2010

Exit through the gift shop


Ne vous y fiez pas,"Faites le mur" n’est pas un documentaire de plus sur le Street Art mais bel et bien un des essai les plus aboutis sur l’imposture dans le monde de l’art contemporain. Véritable charge caustique contre son propre milieu, le film de Bansky tire le portrait d’un business dans lequel la communication et le marketing ont désormais remplacé le talent. Mettant en scène un looser français exilé à L.A, Faites le mur montre comment, avec un peu de bagout et de bonnes connexions, un arriviste réussit à se tailler une réputation battit sur du vent pour finir par s’imposer comme le Wharol du graffiti. Avec ce mockumentary aussi drôle que glaçant, Bansky met les points sur les I avec tous les suckaz d’aujourd’hui. Respect.

Scott Pilgrim VS the world


Après la parodie zombiesque (Shaun of the dead) et le buddy movie revisité (Hot Fuzz), Edgar Wright revient avec Scott Pilgrim VS the world, adaptation du roman (très) graphique du même nom. Relecture personnelle et très geek de la culture des 90’s, ce teen movie 2.0 nous plonge dans l’univers de Scott, bassiste omnubilé par les jeux vidéos qui, pour reconquérir le cœur de sa belle, va devoir affronter un à un ses sept ex diaboliques. Pop corn movie hilarant et comédie romantique assumée, Pilgrim réjouit autant par son style coup de poing que par sa tendresse absolue. Un film généreux, frais et populaire comme il ne s’en fait malheureusement plus assez.

we are four lions


On le sait, le studio Warp (division ciné du mythique label anglais) adore la controverse. Déjà responsable de l’imagerie déviante d’Aphex Twin, il propose aujourd’hui un film prétendument sulfureux en suivant le destin tragicomique d’un petit groupe d’apprentis terroristes pakistanais. Évidemment traité sur le mode de la dérision, le film dépeint ces djihadistes amateurs prêt à tout pour perpétrer l’Intifada qui les fera exploser. Peu importe la cible pourvu qu’ils aient l’ivresse. Loin de la critique du fanatisme, c’est surtout de la perte des repères d’une jeunesse en manque d’idéaux qui est ici abordé. Une thématique passionnante pour un résultat malheureusement inégal qui, s’il réussit parfois à faire réfléchir, ne provoque jamais vraiment l’hilarité. Dommage.

RUBBER


Slasher expérimental néo-lynchien et mise en abîme surréaliste, Rubber suit les affres existentielles d’un pneu serial killer qui tombe amoureux d’une jolie brune sous le regard incrédule de spectateurs perdus dans le désert Californien. Avec son postulat de départ forcément déjanté, le film transcende les références habituelles de Quentin Dupieux qui prouve, après Steak, l’ampleur de son talent formel. Déjà habitué à donner vie à toutes sortes d’objets inanimés (la marionnette Flat Eric, Eric & Ramzy…), Dupieux enfonce le clou sans jamais crever puisqu’il réussit à faire de Robert, son héros caoutchouteux, l’un des meilleurs acteurs de l’année. Et même si ce road movie foutraque risque d’en dérouter certains, il place instantanément son auteur dans le top ten des cinéastes de demain.