dimanche 5 septembre 2010

les chats persans


Si la culture rock a toujours été le catalyseur d’une jeunesse contestataire, « les chats persans » en est son illustration parfaite au cinéma. Film choc et prophétique du festival de Cannes 2009, le long-métrage du réalisateur Iranien Bahman Ghobadi est non seulement une ode à la liberté d’expression dans un pays ou la répression d’un régime totalitaire fait rage mais également et surtout une déclaration d’amour à la pop music. Filmé à Téhéran en 17 jours dans une clandestinité totale, le film oscille entre documentaire et fiction. Bahman Ghobadi transpose l’énergie du rock en filmant caméra au poing ces jeunes groupes qui tentent d’échapper à la censure et réussit ainsi à mettre en lumière cette scène rock bouillonnante jusqu’alors invisible. Emballé par la détermination et l’engagement absolu des musiciens, le cinéaste co-écrit très vite le film avec sa compagne Roxana Saberi (journaliste emprisonnée et torturé durant le tournage) et c’est pour elle qu’il prend le risque de le réaliser. Prologue prémonitoire au printemps iranien, le film dresse un constat sans appel sur ce pays au bord de l’implosion. Premier film underground de l’histoire du cinéma Perse, la découverte de ses « chats persans » est définitivement aussi urgente qu’indispensable.

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