mardi 2 mars 2010

Mumu de Joël Seria



Parce qu’il a apporté un changement radical dans la comédie en France en s’attaquant tout en finesse à la bêtise dans tous ses états, Joël Séria est à l’opposé de l’image grivoise dans laquelle on l’a trop rapidement enfermé. Véritable sociologue de la France des trentes glorieuses, il a révolutionné le genre en instillant dans chacun de ses films un sous texte politique et social subtil et révélateur, largement aussi pertinent qu’un Blier à la même époque. Mélancolique et désabusé, son cinéma réussit à faire craquer le simple vernie de la comédie pour révéler un réel malaise que l’on pourrait rapprocher, dans ses thématiques, du travail littéraire de Michel Houellebecq. Seria est, depuis son premier film, un auteur en lutte contre les dogmes. Anticlérical dès son plus jeune âge, son éducation dans un pensionnat catholique fera naître en 1970 son premier chef d’œuvre « Mais ne nous délivrez pas du mal ». Rebelle et acerbe, il traite ensuite, et toujours l'air de rien, de cette France mysogine et patriarcale qui, engoncée dans ses traditions, empêche la liberté individuelle. En créant ce personnage truculent de beauf hyper sexué incarné à merveille par Jean Pierre Marielle, Seria stygmatise tous les travers d’un pays sur le déclin (les galettes de pont aven, Parcequ’il a apporté un changement radical dans la comédie en France en s’attaquant tout en finesse à la bêtise dans tous ses états, Joël Séria est à l’opposé de l’image grivoise dans laquelle on l’a trop rapidement enfermé. Véritable sociologue de la France des trentes glorieuses, il a révolutionné le genre en instillant dans chacun de ses films un sous texte politique et social subtil et révélateur, largement aussi pertinent qu’un Blier à la même époque. Mélancolique et désabusé, son cinéma réussit à faire craquer le simple vernie de la comédie pour révéler un réel malaise que l’on pourrait rapprocher, dans ses thématiques, du travail littéraire de Michel Houellebcq. Seria est, depuis son premier film, un auteur en lutte contre les dogmes. Anticlérical dès son plus jeune âge, son éducation dans un pensionnat catholique fera naître en 1970 son premier chef d’œuvre « Mais ne nous délivrez pas du mal ». Rebelle et acerbe, il traite ensuite, et toujours l'air de rien, de cette France mysogine et patriarcale qui, engoncée dans ses traditions, empêche la liberté individuelle. En créant ce personnage truculent de beauf hyper sexué incarné ) merveille par Jean Pierre Marielle, Seria stygmatise tous les travers d’un pays sur le déclin (les galettes de pont aven, Comme la lune). Jamais cynique et résolument progressiste (Charlie et ses deux nénettes, ode au triolisme autant que critique des phallocrates), il s’attaque aussi à plusieurs tabous de l’époque avec « Marie, poupée », film fétichiste et transgressif à souhait. Dialoguiste de génie, Seria a certainement écrit quelques une des répliques les plus drôles mais aussi les plus poétiques du cinéma français, légitimant un argot outré à mille lieux des tirades ampoulées d’un Audiard. Père spirituel pour toute une génération d’auteur, le réalisateur n’a cessé d’être pillé, et aujourd’hui encore la réussite des Bronzés lui doit beaucoup. Durant les années 70, Seria a livré une œuvre majeure aujourd’hui ancrée dans l’inconscient collectif mais toujours pas reconnue à sa juste valeur. Mumu, son dernier film, récit autobiographique sur l’enfance est une oeuvre touchante qui contient toutes les fêlures du futur cinéaste. Prenant place dans un pensionnat de province au sortir de la guerre, le film est pourtant à l’opposé absolu des Choristes ou du petit Nicolas. Parfait reflet de son auteur, ce récit, dur et émouvant, va, espérons le, remettre en perspective le travail d'un des grand talent du cinéma français.

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