mercredi 6 janvier 2010

Coco Chanel & Igor Stravinsky


Des années 20, période de syncrétisme artistique par excellence, Kounen n'a retenu que la liaison entre Gabrielle Chanel et Igor Stravinsky qui dura le temps de la création du Sacre du Printemps. Faible postulat de départ pour un scénario à l'image de son héroïne, toujours plus mince. Car ce qui intéresse ici le réalisateur de 99 Francs, c'est la modernité d'une époque qu'il tente vainement de retranscrire à grands coups d'effets tape à l'oeil. Dés le générique, l'imagerie psychédélique qui plombait déjà largement ses deux derniers films crie dans le vide son besoin de reconnaissance. Plus loin, un flash-forward éllyptique sur fond de chants ethniques enfonce le clou. Jan Kounen se veux moderne mais n'a pourtant que les stigmates du copiste. À l'instar de l'époque qui voyait se marier René Clair et Man Ray ou Erik Satie, Kounen tente de faire le pont entre les différents arts via son goût hasardeux pour une représentation picturale obsolète et tente de prouver ainsi sa prétendue filiation. Raté.
Trop omnubilé par sa propre virtuosité, le réalisateur délaisse totalement ses comédiens; Mads Mikkelsen en roue libre, plus concentré sur son accent que sur la justesse de son jeu; Anna Mouglalis, éthérée et faussement grave, dont on sait maintenant que le plus grand rôle restera celui d’égérie de papier glacé. Aucune profondeur pour les personnages donc, tant et si bien qu'on ne comprend pas une seconde cette relation prétenduement passionnée qui est tout au plus réduite ici à un vague flirt d'été. Mais le plus grand défaut du film, et de loin, reste le scénario inexistant qui réussit à vous plonger dans un ennui permanent. L'année commence bien, c'est le premier grand ratage français. note: 3/10

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