vendredi 15 avril 2011

La solitude des nombres premiers

Dès l’ouverture, le constat est sans appel. L’Italie a enfin retrouvé un auteur digne de revitaliser un cinéma aujourd’hui laissé en friche. À cheval sur quatre époques, cette « solitude » suit, de 1984 à nos jours, le destin de deux égarés amenés à se croiser inlassablement. Rappelant par plusieurs aspects « les amants du cercle polaire » de l’espagnol Julio Médem, ce récit, toujours trouble grâce à son angoisse sous jacente nous mène par le bout du nez sans jamais ménager sa tension. Adapté du best seller éponyme de Paolo Giordano, le film ne se résume pas à son intrigue, mais parvient avant tout à révéler un style et donc un auteur fulgurant. Ici le message est clair, l’enfance définit irrémédiablement l’humain jusqu’au moment où il parvient enfin à en faire son deuil et s’accepter en tant que tel. Une œuvre âpre et intense à découvrir de toute urgence.

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